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Libération

Macédoine: les «poilus» de l'Otan. Dans le froid et la gadoue, les soldats attendent le feu vert pour aller au Kosovo.

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publié le 27 février 1999 à 23h54

Skopje, envoyé spécial.

En Macédoine, les militaires français sont déçus. Mardi matin, tout était prêt pour pénétrer au Kosovo. Un «élément précurseur» devait se rendre à Pristina pour préparer l'arrivée du gros des troupes chargées de garantir l'accord de paix entre Serbes et Albanais. Mais, à Rambouillet, les politiques en ont décidé autrement, en repoussant une éventuelle signature après le 15 mars. Il ne restait plus qu'à défaire les paquetages et à attendre la visite du président Chirac, dimanche, au camp de Kumanovo. Ce n'est pas un endroit riant. Quelques collines molles et dénudées, et, au loin, les crêtes enneigées de la Crna Gora. «Nous avons eu moins 27° fin janvier et des rafales de vent à plus de 100 km/h», raconte un soldat. Les hélicoptères français se sont installés dans un ancien aéro-club yougoslave. Le hangar où étaient parqués les avions de tourisme a été transformé en réfectoire, sans chauffage ni eau courante. Nostalgique, un soldat a fiché un petit drapeau de McDonald's sur le tableau d'affichage. Début janvier, un para du très viril 8e RPIMa a craqué. Il a «emprunté» son véhicule blindé pour faire le mur, avant de percuter une maison.

Installation sommaire. Les premiers soldats français de la force d'extraction sont arrivés à la mi-décembre dans cette petite république balkanique située au sud du Kosovo. Ils sont aujourd'hui plus de 1 500, sommairement installés à quelques kilomètres de la frontière serbe. Leur mission, qu'ils partagent, au sein de l'O