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Libération

Nigeria: jour J pour la démocratie

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L'élection de ce samedi est le fruit d'une transition négociée.
publié le 27 février 1999 à 23h54
(mis à jour le 27 février 1999 à 23h54)

Etat paria de la communauté internationale il y a neuf mois seulement, alors boycotté pour sa dictature militaire impénitente et ses graves violations des droits de l'homme, le Nigeria se choisit ce samedi démocratiquement un Président. Malgré de nombreuses réserves, c'est la meilleure nouvelle venue de l'Afrique depuis l'élection de Nelson Mandela, en 1994, et l'avènement au pouvoir de la majorité noire dans l'ancien pays de l'apartheid. Sur un continent mâchuré par la crise et en proie à des guerres de coalition, le Nigeria jette son poids de géant ­ un Africain sur cinq est Nigérian" ­ sur le bon plateau de la balance.

Le scrutin est couru d'avance. Son parti ayant remporté les élections locales, régionales et, il y a une semaine, législatives, l'ex-général Olusegun Obasanjo est assuré de le remporter. Déjà chef de l'Etat entre 1976 et 1979, le seul militaire à avoir cédé le pouvoir aux civils, Obasanjo, un Yoruba du Sud, jouit du soutien des généraux nordistes qui ont gouverné le Nigeria ­ sauf pendant dix ans ­ depuis l'indépendance, en 1960. Candidat d'une alliance de circonstance, son rival, Olu Falae, également un Yoruba, n'a guère de chances. Ex-ministre des finances d'un régime militaire, il se présente, face au général défroqué, comme «le candidat civil». C'est un peu court, même si le rejet des dictateurs galonnés est réel. «Si l'armée est le problème, il faut qu'elle fasse aussi partie de la solution», s'avouent de nombreux Nigérians.

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