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Libération

Veto vengeur de la Chine. Elle refuse de prolonger le mandat de la Fordeprenu pour punir Skopje d'avoir reconnu Taiwan.

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publié le 27 février 1999 à 23h54

Faisant fi des avertissements des autres pays sur les risques de

déstabilisation des Balkans que sa décision pourrait entraîner, la Chine a mis à exécution la menace qu'elle brandissait depuis plusieurs jours. Jeudi soir à New York, l'ambassadeur chinois aux Nations unies a usé du droit de veto dont dispose son pays en tant que membre permanent du Conseil de sécurité pour bloquer un projet de résolution prolongeant de six mois le mandat de la Force de prévention de l'ONU (Fordeprenu) en Macédoine. Les treize autres membres du Conseil ont voté pour la prolongation, tandis que la Russie s'abstenait. Cette force multinationale (360 Américains, 640 Scandinaves et 50 Indonésiens) a pour principale mission, depuis 1995, d'empêcher le conflit dans l'ex-Yougoslavie de déborder en Macédoine. Elle devra en conséquence plier bagage dimanche. Des diplomates évoquent la possibilité pour l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (Otan) ou l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) de prendre le relais.

Par ce geste téméraire, la Chine populaire démontre en tout cas avec force que la «réunification» avec Taiwan demeure le pivot de sa politique étrangère. Pékin ne recherchait en effet qu'à mettre la pression sur un pays ­ la Macédoine ­ parce qu'il venait de reconnaître la République de Chine (nom officiel de Taiwan) quelques semaines plus tôt. A Skopje, des officiels avaient justifié leur décision en expliquant que Taiwan offrait une aide de plus d'un milliard de