Kumanovo envoyé spécial
A portée de canons de la Serbie, Jacques Chirac a lancé hier un «avertissement solennel» aux «deux parties» en conflit au Kosovo. «Et si l'une ou l'autre ne faisait pas le choix de la paix, elle s'exposerait à des conséquences extrêmement sérieuses et dommageables sur le plan politique, économique et militaire», a averti le chef de l'Etat en visite officielle en Macédoine. Avant de rencontrer les soldats français de la force d'extraction de l'Otan, Jacques Chirac a exprimé son «inquiétude» quant à la dégradation de la situation dans la province voisine du Kosovo. «Les Kosovars doivent accepter l'autonomie telle qu'elle est proposée (par le Groupe de contact lors de la conférence de Rambouillet, ndlr) et rendre leurs armes. La Serbie doit également accepter l'autonomie et la présence d'une force de paix au Kosovo.» Serbes et Albanais devraient reprendre les négociations en France à partir du 15 mars.
Chirac est le premier chef d'Etat français à se rendre en Macédoine, une république de l'ex-Yougoslavie, indépendante depuis 1991. Modestes, les relations entre les deux pays sont au beau fixe. Victime d'un grave attentat, en 1995, qui l'a partiellement défiguré, le président Kiro Gligorov a ainsi été soigné au Val-de-Grâce à Paris. Au cours de sa visite, Chirac n'a pas eu le temps de se rendre dans les deux immenses cimetières militaires français où reposent plus de 20 000 soldats de la Première Guerre mondiale. Ces poilus se battaient alors aux côtés des