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Libération

Défaite, l'Erythrée accepte le plan de paix de l'OUA.L'armée éthiopienne a pris jeudi la zone contestée de Badmé.

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publié le 1er mars 1999 à 23h57

L'Ethiopie a revendiqué hier la «victoire totale» sur l'Erythrée

dans la zone contestée de Badmé, où les armées des deux pays avaient repris les combats depuis une semaine, après huit mois de trêve. Mais, plus encore que ce succès militaire, c'est la position politique de l'Erythrée qui a créé la surprise et provoqué les applaudissements de Clinton: samedi, Asmara a annoncé sa décision de se soumettre au cessez-le-feu et au plan de règlement du conflit proposé par l'OUA, alors qu'il ne voulait pas en entendre parler jusqu'à présent. «La nouvelle ligne érythréenne témoigne d'une sorte de panache dans un conflit où la fierté de chacun des deux pays à ne pas céder a toujours joué un rôle prédominant», commente ainsi un diplomate étranger. De son coté, Addis-Abeba a fait savoir qu'il «délibérerait» pour savoir s'il acceptait le cessez-le-feu, mais déjà, dimanche soir, ses troupes semblaient avoir repris les combats à Badmé, afin de poursuivre leur avantage. Si, jusqu'à présent, Asmara gardait la supériorité des armes, tandis que l'Ethiopie avait conquis le front médiatique et l'opinion internationale, les positions pourraient désormais s'inverser.

Frères d'armes. Démarré en mai, ce conflit pour la possession de quelques kilomètres carrés, dans une des zones les plus pauvres du monde, a toujours conservé sa part d'ombre et de folie. Depuis 1991, les dirigeants respectifs n'étaient-ils pas en effet les meilleurs alliés du continent? Chefs de deux maquis distincts, leur union avait r