Pékin de notre correspondante
A quelques jours de l'ouverture de la session annuelle du Parlement, la répression s'intensifie contre les membres de l'embryonnaire Parti démocrate chinois (PDC). Hier, alors que la secrétaire d'Etat américaine, Madeleine Albright, arrivait à Pékin pour discuter, entre autres, de la question des droits de l'homme, les militants du PDC ont fait savoir qu'ils suspendaient leur projet de «premier congrès», en raison des mesures d'étouffement à leur encontre.
Organisateurs interpellés. Né en juin à l'initiative d'un jeune intellectuel de Hangzhou, Wang Youcai, âgé de 32 ans condamné en décembre à onze ans de prison pour avoir osé défier le régime , le PDC s'est révélé au fil des mois plus coriace et organisé que prévu. La stratégie de ce parti d'opposition, le premier à se révéler en cinquante ans de régime communiste, a d'abord été de tenter de se faire enregistrer légalement. Les principales figures du mouvement, à Pékin et à Wuhan, souvent d'anciens activistes de la démocratisation, ont été condamnées, fin 1998, à de très lourdes peines de prison (de dix à treize ans). Mais, début février, cinq nouvelles antennes sont apparues en province, le parti revendiquant plus d'une centaine de membres dans tout le pays. Le PDC devait tenir son premier congrès du 1er au 3 mars à Wuhan, mais ces derniers jours les principaux organisateurs ont été interpellés. «Le PDC a annoncé l'annulation de son forum de discussion en raison de la répression féroce lancée