Washington, de notre correspondant.
«Incroyable, le pouvoir qu'on a quand on est journaliste! Pas besoin de militer. Il n'y a qu'à rapporter les faits.» Tom McCann, 21 ans, est étudiant journaliste en quatrième année dans la très réputée école «Medill» de l'université Northwestern d'Evanston (Illinois). Mais pas besoin de diplôme pour sauver la vie d'un condamné à mort, il faut apporter les preuves de son innocence. Et, désormais, l'influence que peut avoir le «quatrième pouvoir» aux Etats-Unis n'est plus pour Tom McCann une idée abstraite. Le 5 février, Anthony Porter, 43 ans, l'a embrassé à la sortie de la prison où il venait de passer seize ans dans le quartier des condamnés à mort pour homicide. Deux meurtres, en fait, qu'il n'a pas commis et pour lesquels il a manqué d'être exécuté. L'«affaire Porter» est, depuis, reconnue comme l'un des scoops de l'année. En ces temps de dépréciation de la profession journalistique, cette histoire est une aubaine pour la presse, chahutée par l'opinion. Surtout, elle représente un réquisitoire accablant contre la peine de mort. Et a rendu célèbre un professeur vénéré de ses élèves auxquels il donne le goût de la recherche de la vérité pour réparer les injustices.
Double meurtre au programme du trimestre La classe de «techniques d'enquête journalistique» du professeur David Protess est «un cours sans équivalent dans les écoles de journalisme», affirme Tom McCann. Ce n'est «pas un cours comme les autres», nuance le professeur. «Son but est