Menu
Libération

Le piège militaire pour Netanyahou. Une offensive d'envergure risquerait de lui coûter des voix aux élections.

Article réservé aux abonnés
publié le 2 mars 1999 à 23h58

Jérusalem, de notre correspondant.

Le déluge de feu qui s'abat depuis dimanche sur le Liban ne porte pas encore de nom. Il est trop tôt pour dire si l'armée israélienne procède aux habituels représailles qui suivent la mort de ses soldats ou si elle vient de déclencher une nouvelle offensive à haut risque. Depuis trente ans, on ne compte plus ses équipées militaires aux titres grandiloquents destinées à ramener le calme le long de la frontière entre les deux pays. L'opération «Paix en Galilée», en 1982, n'a pas davantage apporté la paix que «Justice rendue», en 1993, ou «Raisins de la colère», trois ans plus tard, n'ont eu raison du Hezbollah.

Scrutin décisif. Ces opérations, tombées dans l'oubli au premier regain de tension, ne peuvent qu'inciter Netanyahou à la prudence. Le Premier ministre se retrouve exactement dans la position de Shimon Pérès en avril 1996. Une fois de plus, le Sud Liban s'enflamme à la veille d'un scrutin décisif. Son prédécesseur travailliste, non sans arrière pensées électorales, avait choisi la manière forte. En vain. Ses succès militaires n'ont pas modifié son image de colombe auprès du public de droite. En revanche, le massacre de Canaa ­ 100 morts ­ lui a fait perdre des voix cruciales parmi la population arabe.

Cela fait bien longtemps que les Israéliens n'applaudissent plus aux communiqués triomphants qui concluent chaque raid punitif. «Aux cours des trente dernières années, nous avons tout essayé: petites et grandes guerres, opérations commando,