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Libération

Quatre figures de la dissidence en procès à Cuba. Les opposants risquent 5 à 6 ans de prison pour sédition.

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publié le 2 mars 1999 à 23h58

Miami, de notre correspondant.

L'ouverture, hier à La Havane, du procès contre les quatre opposants politiques les plus emblématiques de Cuba confirme le raidissement répressif du régime castriste, en dépit des pressions internationales. Journalistes et diplomates étrangers ont d'ailleurs été empêchés d'accéder au tribunal par un dispositif de sécurité exceptionnel. Les quatre sont accusés de «sédition et autres charges contre la sécurité de l'Etat», une inculpation qui les expose à des peines de cinq à six ans de prison. Ils ont déjà passé dix-huit mois en cellule, dans des conditions de détention et d'isolement dénoncées par les organismes de défense des droits de l'homme.

A travers leurs personnes, c'est le procès de la dissidence qui sera intenté, et la révolution va même juger l'un de ses enfants, le fils du leader du PC cubain Blas Roca (décédé), qui se flattait volontiers d'avoir été «communiste avant Castro». Ironie de l'histoire, Vladimiro Roca, 57 ans, a participé à la rédaction de l'actuel code pénal qui justifiera sa probable condamnation. Cet ancien pilote de l'armée a rallié les maigres rangs de l'opposition en 1991 et il présidait le Parti social-démocrate cubain, qui prône une transition pacifique vers la démocratie.

Marta Beatriz Roque, 54 ans, l'une des autres accusés, est cofondatrice de Concilio Cubano, une plate-forme regroupant plusieurs formations d'opposants. Elle dirige un «institut des économistes indépendants». Félix Antonio Bonne, 60 ans, a été exp