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Libération

Razzia électorale du camp réformiste en Iran. La victoire du président Khatami s'annonce large.

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publié le 2 mars 1999 à 23h58

C'est la première grande victoire du président Mohammed Khatami

depuis son élection en mai 1997. Une victoire très attendue mais qui ne fut pas pour autant sans suspense: jusqu'au bout l'establishment politico-religieux a tenté d'invalider, via le Conseil de surveillance du scrutin (contrôlé par la faction conservatrice), les candidatures de ses partisans à Téhéran, principal enjeu de ces municipales. Ceux-ci ayant pu finalement se présenter (Libération du 26 février), ils ont triomphé dans la capitale iranienne.

Hier, les chiffres provisoires du ministère de l'Intérieur plaçaient neuf partisans de Khatami en tête pour les quinze sièges du conseil municipal. A Ispahan, un fief des réformateurs où la tension avec les conservateurs est très vive, les premiers devraient remporter sept des onze sièges à pourvoir. Toujours selon des résultats partiels, le camp présidentiel s'impose largement sur l'ensemble du territoire. Selon une autre estimation du ministère de l'Intérieur, le nombre total des votants pourrait atteindre quelque 25 millions sur près de 40 millions d'électeurs, soit un résultat approchant celui de la dernière présidentielle (29 millions de votants).

Le sacre des femmes. Pour ces premières municipales depuis la révolution islamique, les femmes font une entrée en force dans les conseils alors qu'elles n'étaient que 4 000 à se présenter sur près de 300 000 candidats. A Téhéran, Jamileh Kadivar, soeur d'un célèbre religieux critique envers le régime et emprisonné pour