Washington, de notre correspondant.
La chambre à gaz ou l'injection chimique? C'est le choix que l'Etat de l'Arizona offre à ceux qu'il a condamnés à mort avant 1992 (depuis, les exécutions se font par injection). Walter LaGrand, 37 ans, condamné en 1984, avait choisi de mourir, hier, dans la chambre à gaz de la prison de Florence (Arizona) en inhalant des vapeurs de cyanure. Son frère Karl, 36 ans, avait fait le même choix, avant de changer d'avis, quelques heures avant sa mise à mort, le 25 février. Il avait finalement reçu une injection de substances chimiques mortelles. Mais l'émotion qu'a suscitée le cas des frères LaGrand n'est pas due à la méthode employée pour leur appliquer la peine capitale, même s'ils avaient pu espérer échapper à la mort en faisant valoir que la chambre à gaz est une «méthode inhumaine et cruelle». Personne, même pas eux, ne contestait par ailleurs la brutalité du crime dont ils étaient les auteurs: l'assassinat à coups de coupe-papier du directeur de l'agence de la Valley National Bank de Marana, une banlieue de Tucson (Arizona), qu'ils avaient ligoté lors d'un braquage manqué le 7 janvier 1982.
Mais Walter et Karl LaGrand étaient citoyens allemands. Nés en Allemagne (où la peine de mort a été abolie), ils n'étaient arrivés aux Etats-Unis qu'en 1967, avec leur mère, une Allemande qui avait épousé un soldat américain. Lors de leur arrestation, le consul d'Allemagne aurait par conséquent dû être immédiatement informé de l'affaire, en vertu de l'arti