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Libération

Quel procès pour les khmers rouges? Un rapport de l'ONU préconise un tribunal international.

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publié le 5 mars 1999 à 0h01

Bangkok, de notre correspondant.

Le rapport des trois juristes mandatés par l'ONU sur la faisabilité d'un procès des leaders Khmers rouges ne sera rendu public que lundi, mais il fait déjà l'objet d'acerbes échanges diplomatiques entre Phnom Penh et Washington. Bien qu'elle n'ait pas encore lu ce document de 60 pages qui préconise, selon des «fuites» publiées aux Etats-Unis, la création d'un tribunal international, la secrétaire d'Etat Madeleine Albright a profité de son bref passage en Thaïlande pour rejeter catégoriquement l'idée d'une simple commission Vérité et Réconciliation ­ sur le modèle sud-africain ­ pour mettre un terme au drame cambodgien. «Nous voulons traduire en justice les hauts dirigeants Khmers rouges responsables de ces horribles tueries entre 1975 et 1979 et nous soutenons un tribunal international, seul approprié pour cela», a-t-elle déclaré hier, juste avant de quitter Bangkok. Une commission Vérité et Réconciliation permettrait en effet d'établir les faits, mais ne pourrait pas prononcer de condamnation.

«Paix nécessaire». La veille, le Premier ministre cambodgien, Hun Sen, avait envoyé une lettre au secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, pour exprimer ses réserves sur l'établissement d'un tribunal international hors du sol cambodgien. Une telle décision, selon lui, «paniquerait» les leaders Khmers rouges qui ont fait allégeance au gouvernement et vivent dans le fief semi-autonome de Pailin. «Toute décision de faire comparaître en justice les dirigeant