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Libération

Eltsine limoge l'oligarque Berezovski. Le départ du chef de la CEI ravit Primakov et les communistes.

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publié le 6 mars 1999 à 0h02

Moscou, de notre correspondante.

Le puissant homme d'affaires Boris Berezovski, grand maître en intrigues kremlinesques, a joué et a perdu. Congédié par Boris Eltsine de son poste de secrétaire de la Communauté des Etats indépendants (les ex-Républiques soviétiques, sauf les baltes), il vient d'enregistrer une cuisante défaite. Mais l'homme qui aime se présenter comme un faiseur de rois n'a certainement pas dit son dernier mot.

La décision d'Eltsine, annoncée jeudi soir, a pris de court le monde politique. De nouveau hospitalisé pour son ulcère, le président russe a pris l'habitude de faire tomber des têtes pour réaffirmer son pouvoir chancelant. Néanmoins, l'on attendait plutôt des remaniements au sein du gouvernement.

Berezovski «a outrepassé ses prérogatives», indique le communiqué laconique du Kremlin. De l'avis général, l'imprévisible chef de l'Etat a agi sur un coup de sang. Il était difficile d'en dire exactement la raison. Berezovski était jusqu'ici un proche de Tatiana Diatchenko, la fille du président et sa conseillère, et était considéré comme faisant partie de la «famille». Mais le Président affaibli a le souci obsédant d'écarter tous ceux qui menacent son pouvoir. Eltsine aurait-il jugé que Berezovski cherchait à lui forcer la main? L'homme d'affaires menait une lutte ouverte contre le premier ministre Evgueni Primakov, qu'il accuse d'être un «homme du passé», de pratiquer l'«immobilisme» et de pactiser avec les communistes.

Le Premier ministre n'était pas en reste.