Rome, de notre correspondant.
«Absous de toutes les accusations.» Ce verdict de la Cour martiale américaine prononcé à l'encontre du pilote Richard Ashby a soulevé, depuis jeudi soir, une véritable vague d'indignation dans toute l'Italie. Dès hier matin, les principaux journaux de la péninsule dénonçaient «l'impunité des puissants», en estimant que la sentence risquait de se transformer «en l'une des plus graves crises de l'après-guerre froide entre les Etats-Unis et l'Italie». A peine connu le verdict, le président du Conseil italien, Massimo D'Alema, en visite officielle aux Etats-Unis, a d'ailleurs fait part de sa stupéfaction. Vendredi soir, en présence de Bill Clinton, il a estimé que l'accident de Cavalese n'était «ni normal, ni acceptable», et que «ses responsables devaient êtres punis». Tentant de désamorcer la crise, le président américain a déclaré de son côté que les Etats-Unis étaient responsables, et il a de nouveau présenté les excuses de son pays.
Le 3 février 1998, le capitaine Ashby, en service sur la base américaine d'Aviano, effectue à bord d'un avion Prowler une mission d'entraînement à basse altitude dans les vallées du Trentin. A la hauteur de Cavalese, il coupe, à une vitesse de 500 kilomètres/heure, le câble d'un téléphérique situé à 100 mètres du sol avec l'empennage de son appareil. L'impact provoque la chute d'une cabine et la mort de vingt personnes. Une enquête est immédiatement ouverte à l'encontre du capitaine Ashby et du navigateur Schweitzer.