Les Serbes de Bosnie se remobilisent contre la communauté
internationale. A l'origine de ce nouvel accès de fièvre, il y a le sort de la petite ville de Brcko au nord de la Bosnie, verrou d'un couloir large d'à peine cinq kilomètres, qui garantit la continuité territoriale entre l'est et l'ouest de l'entité serbe (49% du territoire). Le sort de cette ville, occupée par les serbes mais dont la population avant 1992 était composée aux trois quarts de Musulmans et de croates, avait été laissé en suspens lors des accords de paix de Dayton en 1995. L'enjeu de Brcko était tel pour les deux parties la Fédération croato-musulmane d'un côté, la Republika Srpska (RS), de l'autre que les américains, maîtres d'oeuvre de la négociation, avaient alors décidé de ne pas décider, laissant ce soin à une commission d'arbitrage internationale qui trancherait un an plus tard, une fois les esprits calmés. Après deux renvois en 1997 et 1998, la commission a tranché hier. Son président, le juge américain Roberts Owen, a finalement estimé que Brcko devait être transformé en district neutre, hors du contrôle exclusif de l'une ou l'autre des entités de Bosnie, avec sa propre administration multiethnique et son assemblée élue sur tout le territoire de la municipalité. Les serbes administrent actuellement le centre, peuplé de nombreux serbes réfugiés, et le port fluvial de la Save. Musulmans et croates s'entassent dans les maisons en ruine des villages avoisinant, sous l'autorité de Sarajevo, en atte