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Libération
Portrait

Un nabab doublé d'un politicien roué. Berezovski a construit son empire en quelques années.

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publié le 6 mars 1999 à 0h01

Moscou, de notre correspondante.

«J'ai été nommé par le Conseil de la CEI; c'est lui qui me révoquera.» Commentant son limogeage, Boris Berezovski n'a pas vraiment l'air d'un perdant, juste un peu irrité. Sans doute l'homme d'affaires est-il convaincu que son influence survivra à cet épisode et que sa revanche politique est inéluctable. Berezovski, 53 ans, a toutes les raisons de croire en sa bonne étoile. Depuis la perestroïka, tout lui a réussi. Chercheur en mathématiques appliqués, il devient en quelques années l'un des plus grands magnats russe et un habitué des couloirs du Kremlin. Ce n'est pourtant qu'en 1996 qu'il devient célèbre. Il révèle alors que lui et six autres «oligarques» se sont unis pour financer la campagne pour la réélection de Boris Eltsine. A ce titre, les «Sept Boyards» réclament une voix dans la conduite du pays.

La fille d'Eltsine. Berezovski doit aussi beaucoup à Eltsine. Au milieu des années 80, il trouve un filon: l'import-export de voitures. Il crée ensuite Logovaz, aujourd'hui le principal distributeur de Ladas, les voitures russes les plus vendues dans le monde. Mais c'est sous Eltsine qu'il se taille son empire grâce aux contacts personnels ­ sa grande force ­ qu'il a noués dans l'entourage du président russe et notamment auprès de sa fille. A la faveur de privatisations biaisées, Berezovski prend alors le contrôle de nombreuses sociétés, dans le pétrole, l'aviation, les médias, etc.

Goût du secret. Le magazine Forbes le classe parmi les hommes