Huit mois après l'assassinat de Lounès Matoub en Kabylie, la presse
algérienne a annoncé samedi la mort, «dans une embuscade près de Tizi-Ouzou», de l'un de ses meurtriers, Mahieddine Boudjenah. Ce dernier, qui «figurait sur la liste des huit terroristes» responsables du meurtre du chanteur, «ferait partie du réseau de Hassan Hattab», l'émir des GIA de la zone. A l'époque, un communiqué parvenu au bureau de l'AFP à Londres, et «signé Abou Hamza, alias Hassan Hattab», avait revendiqué l'assassinat de Lounès, qui déclencha plusieurs jours d'émeutes en Kabylie et draina une marée humaine à ses funérailles. Affirmant avoir «pris pour cible l'ennemi de Dieu», ce texte restait à authentifier, comme tous ceux attribués aux GIA. L'information, publiée samedi par la presse et attribuée sans plus de détails à des «sources sûres», mettra-t-elle un terme aux interrogations concernant les circonstances de la mort de l'idole des jeunes de Kabylie et défenseur de la langue berbère (tamazight)?
Rien n'est moins sûr quand des dizaines de milliers de personnes ont déferlé dans toute la Kabylie le jour même de l'attentat aux cris de «Pouvoir assassin». C'est sans doute cette population qui exprima la première et le plus clairement l'incrédulité. A l'unisson de ce doute, la famille du chanteur ne cache pas non plus son scepticisme quant à l'implication réelle des GIA. Ou à celle, plus récente, de Mahieddine Boudjenah. «Seule une enquête peut déterminer qui a tué mon fils», a affirmé samedi sur Ra