C'est une première: une délégation du Conseil représentatif des
institutions juives de France (Crif) effectue depuis hier une tournée au Proche-Orient (Egypte, Israël, Jordanie et territoires autonomes palestiniens), où elle doit rencontrer Yasser Arafat. Une rencontre qui passe mal auprès d'une partie de la communauté juive de France, liée à l'aile dure de la droite israélienne. Le grand rabbin de France, René-Samuel Sirat, fait partie de cette délégation pluraliste, conduite par le président du Crif, Henri Hajdenberg. Ce dernier explique sa démarche.
Quelle est la motivation de cette tournée?
Nous sommes à un moment important et difficile au Proche-Orient. La communauté juive de France peut s'impliquer davantage. Sans être directement impliquée, elle se sent concernée par tout ce qui touche à la paix et à la guerre au Proche-Orient, et nous continuons de soutenir les accords d'Oslo. Il faut que les peuples montrent qu'ils s'associent aussi à cette démarche.
La rencontre avec Arafat sera une première: pour une partie des juifs de France, cela reste un sujet de controverse; pour d'autres, elle vient un peu tard" La communauté juive de France a toujours manifesté son soutien à Israël. Mais nous ne sommes plus dans un soutien à un pays en danger d'élimination de la carte, mais à un Israël qui veut s'inscrire dans le Proche-Orient. Il existe un décalage d'une certaine frange de la communauté juive de France par rapport aux évolutions de la société israélienne, une frange à mon sen