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Libération

Phnom Penh arrête Ta Mok, le «boucher» khmer rougeIl devrait être le premier génocidaire cambodgien à être jugé.

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publié le 8 mars 1999 à 0h02

Bangkok de notre correspondant

Ta Mok, le «boucher» du Cambodge, va-t-il payer pour tous les autres leaders khmers rouges? Après son arrestation, samedi, près de la frontière thaïlandaise par les troupes cambodgiennes et son transfert en hélicoptère dans une prison de Phnom Penh, Ta Mok sera probablement le premier haut responsable khmer rouge à comparaître devant un tribunal pour ses crimes pendant le régime du Kampuchea démocratique entre 1975 et 1979. Un communiqué laconique publié par le gouvernement cambodgien indique que «Ta Mok est actuellement détenu à Phnom Penh en attente de son procès». Cette arrestation, dans des circonstances encore floues, intervient opportunément, deux jours avant la publication d'un rapport des Nations unies préconisant l'établissement d'un tribunal international hors du territoire cambodgien pour juger la douzaine de principaux dirigeants khmers rouges (lire Libération du 5/3/1999). «Il est une cible facile. Tout le monde le déteste, et il n'a pas de protection. Je pense que le programme [du gouvernement cambodgien] est de tout lui mettre sur le dos», considère le journaliste américain Nate Thayer, bon connaisseur des Khmers rouges.

La triste carrière de celui qui restait le dernier Khmer rouge à défier le gouvernement de Hun Sen n'a certes rien à envier, en termes d'atrocités, aux autres maîtres du Kampuchea démocratique. Cet ancien bonze, étudiant à l'école supérieure de Pali à Phnom Penh, est entré très tôt dans le mouvement khmer rouge, au