Washington, de notre correspondant.
«Cela risque d'être aussi grave que l'affaire Rosenberg», affirme Paul Redmond, ex-directeur du contre-espionnage à la CIA cité samedi par le New York Times. La référence à l'affaire d'espionnage la plus célèbre de la guerre froide l'exécution de Julius et d'Ethel Rosenberg, en 1953, pour avoir livré à l'Union soviétique les secrets de la bombe atomique donne le ton de «l'affaire de Los Alamos». Depuis le début de l'année, la presse américaine distille les révélations sur ce que le Wall Street Journal décrit comme «une opération de vingt années de l'espionnage chinois pour s'emparer des secrets nucléaires» des Etats-Unis.
L'accusation est au coeur d'un rapport très attendu de la commission d'enquête du Congrès sur les transferts de technologies vers la Chine. Le document (700 pages) de la commission Cox (du nom de son président), encore confidentiel, doit être rendu public avant la fin du mois. Mais d'ores et déjà on sait qu'il accuse la Chine d'avoir obtenu d'un scientifique américain d'origine chinoise employé au laboratoire de Los Alamos (berceau de l'armement nucléaire) les secrets de la miniaturisation des ogives nucléaires. Le programme nucléaire chinois aurait ainsi pu faire un «grand bond en avant». Et la sécurité nationale des Etats-Unis aurait été sérieusement compromise.
Une enquête du FBI, nom de code Kindred Spirit («Ames soeurs»), a, selon les fuites publiées dans la presse, été déclenchée en 1996: le chef de la sécurité au