Les pressions américaines ont été efficaces. L'état-major de l'Armée
de libération du Kosovo (UCK) a finalement accepté la signature du projet d'accord de paix élaboré à Rambouillet. Il aura fallu six heures de négociations au médiateur Christopher Hill, ambassadeur des Etats-Unis en Macédoine, qui a rencontré les commandants de l'UCK en un «lieu secret» du Kosovo, pour arracher la décision. Réunis depuis dimanche soir, les responsables de l'organisation séparatiste discutaient de ce document qui prévoit d'accorder une autonomie substantielle à cette province du sud de la Serbie peuplée à 90% d'albanais de souche. Mais le projet du Groupe de contact (Allemagne, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Russie) exclut l'indépendance à terme de la province, qui est une des revendications majeures de l'organisation séparatiste. L'ancien sénateur républicain américain Bob Dole avait annoncé samedi que les Kosovars lui avaient «promis de signer» l'accord de paix dimanche. Il avait rencontré la veille en Macédoine les principaux responsables politiques kosovars et s'était entretenu par téléphone avec des commandants de l'UCK. Un membre de l'état-major de l'armée kosovar, Sokol Bashota, cité hier par le quotidien en langue albanaise Kosova Sot, avait affirmé: «L'UCK ne signera qu'un accord garantissant l'expression libre de la volonté du peuple [kosovar] au terme d'une période transitoire de trois ans», c'est-à-dire un référendum sur l'indépendance. Une telle procédure a jusqu'i