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Libération

Kosovo: Belgrade menacé de «tragédie». Le médiateur américain Holbrooke tente de faire plier Milosevic.

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par Victoria STEGIC
publié le 10 mars 1999 à 0h04

Belgrade, de notre correspondante.

Désormais toutes les pressions sont sur Belgrade. A quelques jours de la reprise, prévue pour le 15 mars prochain à Paris, de la conférence sur le Kosovo, la situation a été jugée suffisamment préoccupante pour que le poids lourd de la diplomatie américaine, Richard Holbrooke, soit une fois de plus dépêché à Belgrade pour tenter de faire entendre raison à son vieil interlocuteur, Slobodan Milosevic. Il l'a appelé à «éviter une tragédie» et «une confrontation» entre la Yougoslavie et le reste de la communauté internationale. L'émissaire américain est le seul diplomate à avoir réussi, jusqu'à présent, à faire plier quelquefois l'homme fort de Belgrade. C'est surtout à sa ténacité qu'on doit l'accord de paix sur la Bosnie. En octobre dernier, il avait réussi également à arracher à Slobodan Milosevic un accord de cessez-le-feu au Kosovo, qui a tenu à peine deux mois.

Les hostilités entre forces serbes et séparatistes albanais de l'Armée de libération du Kosovo (UCK) ont repris en décembre et se poursuivent parallèlement aux manoeuvres politiques qui sont allées crescendo après les pourparlers à Rambouillet, du 6 au 23 février. Mises sous pression par les Américains, toutes les parties kosovares, y compris finalement les durs de l'UCK, se sont engagées à signer le plan du Groupe de contact (Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Allemagne, Italie, Russie) prévoyant une autonomie «substantielle» pour cette province du sud de la Serbie peuplée à 90% d