Bruxelles, de notre correspondant.
Le gouvernement allemand semble enfin avoir appris à négocier: éviter l'obstacle quant il est insurmontable, prévoir des petits cadeaux qui permettent à chacun de crier victoire, tenir sur les grands principes. Le compromis sur la réforme de la politique agricole commune (PAC) que la présidence de l'Union européenne a soumis hier, à 20 heures, à ses partenaires, à l'issue de deux jours d'entretiens bilatéraux, est un modèle du genre: Bonn a renoncé à prendre à rebrousse-poil les autres capitales, en particulier Paris, et personne n'a été oublié.
Reste que l'affaire n'est pas encore dans le sac: l'Allemagne n'a pas chiffré le coût de son projet, ce qui risque de faire grincer des dents. En effet, la plupart des pays (l'Allemagne et la France en particulier) veulent stabiliser la dépense agricole sur la période 2000-2006 à son niveau actuel, soit 40,5 milliards d'euros (plus une augmentation de 2% par an pour tenir compte de l'inflation). Or, il est certain qu'en l'état, le compromis allemand dépasse cette limite: pour la respecter, il faut soit instituer une dégressivité des aides directes au revenu des agriculteurs, comme le propose Paris, soit prévoir un cofinancement national de ces mêmes aides.
Le problème est que Bonn, tout en affirmant avoir renoncé à cette dernière idée afin de ne plus susciter l'ire française, a précisé, hier, que d'autres pays (Grande-Bretagne, en particulier) voulaient malgré tout en discuter à quinze. Et, sans accor