Jérusalem, de notre correspondant.
C'est un petit pas à l'échelle régionale, mais un grand pas pour les juifs français. «Nous venons de faire tomber un tabou», déclare Me Henri Hajdenberg, le président du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France), à l'issue d'une tournée de trois jours au Proche-Orient. La veille, il se trouvait dans un camp de réfugiés palestiniens à Gaza. Le jour d'avant, il rencontrait pour la première fois Yasser Arafat au Caire. Vu d'Israël, il ne fait qu'emprunter une voie ouverte depuis longtemps par Yitzhak Rabin, puis par Benyamin Netanyahou. Vue de l'Hexagone, sa visite prend une toute autre dimension.
Provocation. Pour la frange la plus à droite de la communauté juive française, un tel voyage, à moins de deux mois des élections israéliennes, relève de la provocation. Lundi, la Fédération des organisations sionistes de France dénonçait «la décision du président du Crif de se rendre dans différentes capitales du Proche-Orient et l'idée fallacieuse qui pourrait en découler d'un soutien des juifs de France aux dirigeants arabes».
«Nous ne pouvons pas être plus royaliste que le roi», explique Haïm Musicant, directeur général du Crif. Puisque tous les dirigeants israéliens, de gauche comme de droite, dialoguent avec les Palestiniens, les représentants de la diaspora ne peuvent que suivre leur exemple. Cinq ans après la signature de l'accord d'Oslo, le Crif ne pèche pas par excès de zèle. «Ce que nous avons entrepris cette semaine aurai