Moscou, de notre correspondante.
Ce vendredi 12 mars restera comme un jour sombre dans l'histoire de la Russie. Huit ans après l'éclatement de l'Union soviétique, Moscou vit une nouvelle défaite: l'entrée de trois anciens «satellites» dans l'Otan, une organisation qu'elle considère encore largement hostile. «Il ne s'agit pas d'un événement historique mais bien d'un événement triste», a déclaré hier le ministre russe des Affaires étrangères. L'élargissement «est un pas dans la mauvaise direction», a-t-il ajouté, réitérant le leitmotiv de la position russe.
La Russie a dû se résigner. Pour lever ses ultimes résistances, l'Alliance a bien fait quelques concessions, promettant de ne pas déployer d'armes nucléaires sur les territoires des nouveaux membres. Moscou s'est aussi vu octroyer une place particulière, avec la création, en 1997, d'un Conseil Otan-Russie. Mais son hostilité reste intacte. D'après elle, l'Otan, une organisation héritée de la guerre froide, ne peut assurer la sécurité de l'Europe. Dominée par les Etats-Unis, elle crée au contraire une «nouvelle ligne de fracture» au sein d'un continent réunifié. Moscou milite pour un nouveau système de sécurité collective, articulé autour de l'Organisation pour la coopération et la sécurité en Europe (OSCE).
«Diktat» de Washington. Il faut toutefois distinguer deux niveaux dans la position russe. Le premier est celui de la rhétorique. La Russie fait preuve d'une belle intransigeance. L'élargissement a été décidé contre sa vol