Budapest, de notre correspondante.
Devant les manuels, documents et télécopies qui s'amoncellent sur son bureau, le brigadier-général Tibor Nagy soupire: «Du papier! Encore du papier!» Avant d'étudier aux Etats-Unis, il trouvait pesante la bureaucratie hongroise, mais, indubitablement, «l'Otan bat tous les records de paperasserie!», plaisante cet officier de 45 ans, à la moustache avenante et aux yeux bleus pétillants. La semaine prochaine, il se rend en Amérique pour préparer les célébrations du 50e anniversaire de l'Alliance atlantique, auxquelles seront associés les nouveaux membres. Le dernier fax en provenance de Virginie annonce d'un ton grave: «La planification de l'événement est à un stade avancé. Nous avons transformé les concepts en réalités.» La paperasserie ne diminuera pas avec le temps: «Nous aurons accès aux documents confidentiels» à compter du jour J, souligne le brigadier-général avec une pointe de fierté.
Aujourd'hui, la Hongrie devient membre à part entière de l'Alliance du traité de l'Atlantique Nord. Un événement célébré par des parades dans chaque garnison du pays, et à Tata, siège de la 25e brigade d'infanterie mécanisée commandée par Tibor Nagy, on hissera le drapeau magyar et celui de l'Otan. L'armée hongroise, sortie du pacte de Varsovie en 1990, sera désormais intégrée dans la chaîne de commandement de l'Otan dirigée par le général américain Wesley Clark. «Seulement en temps de crise, nuance l'officier Nagy. En temps de paix, je prendrai mes ordres