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Libération
Interview

«La dernière des dernières chances pour les sociaux-démocrates». Le politologue Franz Walter décrit un parti à l'«âme» usée.

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publié le 13 mars 1999 à 0h07

Professeur de sciences politiques à l'université de Götingen, Franz

Walter est expert du SPD, dont il est lui-même membre.

Schröder peut-il s'imposer comme président du SPD?

Les représentants de la gauche du parti comme Andrea Nahles ou Michael Müller vont tenter de l'empêcher. On a toujours dit que Schröder passait mal dans son parti, tandis que Lafontaine en était l'âme. Mais qu'est-ce encore que l'âme du parti? C'est une génération entrée en masse dans les années 1970: des soixante-huitards réformistes, qui ne voulaient pas la révolution mais tout de même une réforme assez fondamentale de la RFA. Leurs caractéristiques: le pacifisme, un souci d'écologie, une volonté de diriger l'économie et de garder un Etat social fort.

Pleine d'énergie dans les années 1970, cette génération atteint aujourd'hui la cinquantaine, après avoir subi une suite de défaites très sévères. Cette génération est usée, épuisée, elle n'a même plus de force destructive comme elle l'avait encore au début des années 1980 contre le chancelier Helmut Schmidt. Sans doute Lafontaine a-t-il perçu que cette «âme du parti» est non seulement sans force mais aussi marginale dans l'ensemble de la population. Les ennemis de Schröder n'ont plus leur force d'antan. Les chances de Schröder de sortir gagnant de cette crise sont plus grandes que jamais.

Schröder, le dernier recours?

Schröder offre au parti la chance d'un nouveau départ. La dernière des dernières chances. Sinon, cette génération aura vraiment tout perdu en pol