Washington, de notre correspondant.
La Chambre des représentants a adopté jeudi soir, par 219 voix contre 191, une résolution de soutien au déploiement de troupes américaines au Kosovo en cas de conclusion d'accord de paix entre Serbes et Kosovars. Le président Clinton a immédiatement salué ce vote comme «un message très clair envoyé aux deux adversaires qu'il est temps de signer un accord qui mettra fin aux combats et garantira une véritable autonomie aux Kosovars». Mais la vérité est que le débat au Congrès a surtout démontré l'opposition grandissante aux Etats-Unis à un engagement dans les Balkans. La résolution n'a pu être adoptée qu'après des pressions intenses de l'administration. Le Kosovo et les menaces de l'Otan contre la Serbie cristallisent le malaise ressenti par de nombreux Américains face à la «politique du Tomahawk» la propension de Clinton à jouer les gendarmes planétaires en lançant des bombardements, comme il l'a fait contre l'Afghanistan et le Soudan, et le fait quotidiennement contre l'Irak.
Hypocrisie. «Bombarder des pays souverains pour des raisons confuses et avec des objectifs flous ne peut que diminuer le prestige des Etats-Unis dans le monde», a déclaré jeudi le représentant du Texas, Tom DeLay, un des dirigeants de la majorité parlementaire républicaine. Les partisans de l'engagement dans les Balkans invoquent le double argument du «devoir moral» (mettre fin aux massacres) et de l'«intérêt national» (préserver le rôle dirigeant des Etats-Unis dans