Süddeutsche Zeitung, (Munich)*
«Le macroéconomiste s'en va»
«Incapable de supporter plus longtemps le grand écart, Oskar Lafontaine vient de signer sa capitulation sans condition devant Gerhard Schröder. Même au sein du groupe parlementaire SPD, des voix de plus en plus nombreuses ne réclamaient in fine qu'une seule chose : le départ d'Oscar. Le dilemme de Lafontaine était insoutenable : d'un côté, il perdait peu à peu son emprise sur le parti et, de l'autre, il était condamné à se taire au sein du gouvernement parce que placé sous l'autorité de Schröder. Quant au G7, il ne prenait pas non plus le ministre allemand des Finances au sérieux: au dire d'un proche de Bill Clinton, Washington voyait en lui un théoricien du socialisme.
Le retrait d'Oscar Lafontaine a transformé du jour au lendemain le gouvernement tout-sourire de Schröder en une ruine fumante, confirmant, s'il le fallait, que, jusqu'ici, aucune occasion de faire les choses de travers n'a été négligée. Or, ce ne sont ni une presse mal intentionnée ni une opposition dépourvue de tout mordant qui ont découvert l'existence de cette crise et l'ont montée en épingle: les erreurs sont multiples et criantes.
Lafontaine voulait absolument réformer le monde de la finance et de la fiscalité, sans voir qu'un homme politique ne peut pas se contenter de ses principes: il lui faut aussi le pouvoir de les imposer. Or, les discussions au sein du gouvernement comme entre les partenaires de la coalition n'ont consisté qu'à faire du ra