Bonn, de notre correspondante.
Gerhard Schröder avait l'air plus effrayé qu'heureux, vendredi, de la nouvelle charge qui lui revient. Un jour après la démission d'Oskar Lafontaine de son poste de ministre des Finances et de président du Parti social-démocrate, la direction du SPD l'a désigné comme nouveau président. Le mal-aimé du parti a recueilli 23 voix pour, 6 contre et 3 abstentions. Son élection doit encore être confirmée par un congrès extraordinaire, convoqué à Bonn le 12 avril, mais ne fait guère de doute, faute d'alternative. Schröder s'est aussi haté de combler l'autre vide laissé par Lafontaine, en annonçant la nomination aux Finances de Hans Eichel, ministre-Président du Land de Hesse, tout juste rendu disponible par sa défaite aux dernières élections régionales.
Seul maître à bord du SPD et du gouvernement, Schröder s'est montré nerveux vendredi, ne répondant aux questions que par demi-phrases, sèches et cassantes. La coalition avec les Verts «n'est pas en question», a-t-il répété, assurant vouloir achever les quatre années de législature avec les écologistes. La réforme fiscale conçue par Lafontaine continuera son chemin au Parlement comme prévu et sera présentée le 29 mars au Bundesrat, la chambre des Länder, a-t-il aussi assuré. Sociaux-démocrates et Verts ont aussi continué à examiner leur nouvelle version de la réforme du droit de la nationalité, élaborée cette semaine avec l'appoint des libéraux.
Le départ fracassant de Lafontaine, cinq mois seulement après