Bonn de notre correspondante
Trois jours après sa démission surprise, Oskar Lafontaine est enfin sorti dimanche du silence dans lequel il s'était enfermé: «La raison de ma démission, c'est le mauvais esprit d'équipe qui a régné ces derniers mois», a lancé l'ancien ministre des Finances et président du parti social-démocrate (SPD) aux journalistes qui assiégeaient sa maison de Sarrebruck. «Le travail d'équipe cela suppose que l'on ait des égards les uns pour les autres et que l'on reste solidaire, surtout en public», a poursuivi Lafontaine. L'ancien ministre a donné pour exemple de manque de solidarité le fait d'avoir été accusé de mener une «politique hostile à l'industrie», alors même qu'avaient été décidé sous sa houlette «5 milliards de mark d'allégements d'impôts pour les PME». Avant de rentrer dans sa maison, le nouveau retraité a lancé un dernier conseil à son parti: «Le coeur ne se négocie pas à la bourse. Il bat à gauche».
Lourds de reproches pour le chancelier Schröder, ces quelques mots viennent confirmer le scénario de la démission tel qu'il a pu être entretemps reconstitué à Bonn. L'étincelle a été une «fuite» organisée par la chancellerie après le conseil des ministres de mercredi. Des proches de Gerhard Schröder ont informé quelques journalistes que le chancelier avait tapé du poing sur la table lors de ce conseil, dénoncé les «coups d'épingle» de certains ministres contre l'économie et menacé de démissionner si cela continuait ainsi. Lafontaine a interprété ces