Kosovska-Mitrovica envoyé spécial
Pour Milan, aucun doute n'est permis. Les attentats du week-end sont l'oeuvre «des terroristes albanais». Et il n'a «pas besoin» de preuves pour s'en convaincre. Serbe, 22 ans, réserviste dans les forces de police, sa religion est faite. Les indépendantistes de l'Armée de libération du Kosovo (UCK) «cherchent à nous effrayer, veulent nous forcer à quitter cette terre. Rien ne me fera changer d'avis».
Sur le trottoir opposé, à quelques dizaines de mètres des lieux du drame, Faïk ne se montre pas moins affirmatif. Pour lui, ce sont «les bandits serbes» qui ont posé cette bombe sur le marché, au pied de la mosquée. Albanais, boulanger, 23 ans, sa conviction est inébranlable. «Ils voudraient nous faire peur, pousser les plus craintifs à l'exil, forcer les plus téméraires à se cloîtrer.» L'enquête en cours le fait sourire, puisque menée par des inspecteurs serbes, ses conclusions tenues a priori pour suspectes.
«Groupes dissidents». «Voilà certainement la première victoire des terroristes, constate, désabusé, un haut gradé de la mission internationale d'observation au Kosovo (KVM), nous n'avons pas la moindre idée quant à l'identité de ceux qui se cachent derrière ces attentats, mais il semble clair que si leur but était de renforcer la psychose, nourrir la haine et alimenter la suspicion entre les deux communautés, à deux jours des pourparlers de paix de Paris, ils y sont arrivés.» L'explosion de trois charges de forte puissance, samedi, en moins