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Libération

Un introuvable terrain d'ententeSerbes et Albanais refusent de signer l'accord de Rambouillet.

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publié le 15 mars 1999 à 0h08

La conférence sur le Kosovo reprend aujourd'hui à Paris dans un

climat morose. La dégradation de la situation sur le terrain, l'intransigeance de Belgrade, qui refuse tout déploiement de forces de l'Otan, et les hésitations des Albanais du Kosovo à signer l'accord négocié à Rambouillet préoccupent sérieusement les pays du «groupe de contact» (Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Allemagne, Italie, Russie) maîtres d'oeuvre de ce plan de paix. «Il n'y a eu aucun progrès ni d'un côté ni de l'autre», déplorait Hubert Védrine, ministre français des Affaires étrangères et coprésident de la conférence avec son homologue britannique, Robin Cook. Ce dernier reconnaît que les discussions «pourraient se prolonger plus d'une semaine». Elles ne devaient durer que trois ou quatre jours, car, à l'origine, il ne s'agissait que de «formaliser» le plan laborieusement négocié pendant dix-sept jours à Rambouillet. Aujourd'hui, nul ne se fait plus d'illusion sur l'issue de ces négociations menées sous la pression. L'Otan menace la Serbie de frappes significatives en cas de refus. Mais pour mettre à exécution de telles actions aériennes qui, pour Washington, devraient amener Milosevic à céder, il faudrait que Belgrade soit la seule partie hostile à l'accord. Or, pour le moment, les Albanais n'ont toujours pas apposé leur paraphe au bas d'un document qui enterre, au moins à court terme, leur rêve d'indépendance et porte au désarmement de l'Armée de libération du Kosovo (UCK).

L'écrivain Ibrahim Rugo