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Libération

Union européenne: l'Allemagne condamnée au succès. Pour faire voter l'Agenda 2000 à temps, elle met en veilleuse ses revendications.

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publié le 15 mars 1999 à 0h08

Eltville envoyé spécial

Depuis deux ans, l'Allemagne réclame à cor et à cri une diminution de sa contribution au budget communautaire. Elle estime qu'il n'y a aucune raison qu'elle paye chaque année 11 milliards d'euros de plus qu'elle ne reçoit et finance ainsi une bonne partie des politiques européennes. Surtout que l'Italie ou la Grande-Bretagne ne participe pas à hauteur de leur richesse respective. Mais, le gouvernement de Gerhard Schröder s'y est tellement mal pris que sa revendication n'a, désormais, plus aucune chance d'être entendue par ses partenaires. Car le chancelier, dont le pays préside depuis le 1er janvier l'Union européenne, a impérativement besoin d'un succès lors du sommet de Berlin des 24 et 25 mars au cours duquel doit être adopté l'Agenda 2000, ce paquet comprenant la loi de programmation budgétaire pour les années 2000-2006 ainsi que les réformes de la Politique agricole commune (PAC) et des aides régionales. «Intérêt vital». Or, à dix jours de ce rendez-vous, la plupart des volets de l'Agenda 2000 sont encore en chantier ce qui oblige l'Allemagne à mettre en veilleuse ses intérêts nationaux sauf à vouloir provoquer une crise européenne qui remettrait en cause l'élargissement à l'est, qualifié d'«intérêt vital» par Bonn. Au lendemain du départ d'Oskar Lafontaine, le ministre des finances, le chancelier n'a sans doute guère envie de provoquer un tel fiasco que son opposition s'empresserait d'exploiter. Le chef de la diplomatie allemande, le Vert Josc