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Libération

Visite délicate d'Eduardo Frei à ParisLe président chilien redoute les manifestations d'opposants.

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publié le 15 mars 1999 à 0h08

Santiago de notre correspondant.

Visite à haut risque, depuis samedi à Paris, pour le président chilien Eduardo Frei. Ces dix derniers jours, les médias chiliens se sont inquiétés des manifestations qui pourraient accompagner son séjour dans la capitale française jusqu'à mardi. La Coordination franco-chilienne a en effet battu le rappel des exilés chiliens en Europe et convoqué quatre meetings à Paris. S'il est venu officiellement pour assister à une réunion de la Banque interaméricaine de développement (BID), Frei aura par ailleurs aujourd'hui des entretiens avec Jacques Chirac, Lionel Jospin et Hubert Védrine, avant de se rendre à Prague.

Parti en éclaireur en milieu de semaine dernière, le vice-ministre des Affaires étrangères, Mariano Fernandez, a pu sonder le terrain afin d'éviter toute mauvaise surprise. Car pour Frei et son gouvernement de centre gauche, cette visite est très importante diplomatiquement. Le président chilien, qui n'est pas revenu en Europe depuis l'arrestation de Pinochet en octobre, est en effet conscient de la valeur symbolique que revêt cette affaire de l'autre côté de l'Atlantique. Il sera d'ailleurs accompagné de son ministre des Affaires étrangères, José Miguel Insulza, qui réaffirmera aux responsables français la position chilienne dans cette affaire. (lire ci-contre) Mais Insulza risque d'être confronté au scepticisme de ses interlocuteurs qui savent que Pinochet reste intouchable dans son pays. Les récentes déclarations de Claude Katz, secrétai