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Libération

«Nous sommes désormais dans l'économie de marché». La presse peut assister aux discussions des députés chinois. Extraits.

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publié le 16 mars 1999 à 0h09

Pékin, de notre correspondante.

Lors de leur session annuelle de dix jours, les parlementaires chinois se réunissent en groupes de réflexion, par province ou par thème. La presse est maintenant autorisée à assister à certaines discussions. Voici quelques extraits qui donnent une idée du ton employé dans les débats.

Groupe de travail sur les amendements de la Constitution: H1 (directeur d'université): «Je ne suis pas d'accord pour mettre la théorie de Deng dans le préambule de la Constitution. S'il fallait citer dans la Constitution tous les hauts dirigeants une fois qu'ils sont morts, on n'en finirait pas!» H2 (non identifié): «De toute manière, on amende cette Constitution beaucoup trop souvent. Cela ne fait pas sérieux!» H3 (non identifié): «Tu ne comprends pas! Si l'on était encore dans l'économie planifiée, les amendements ne seraient pas nécessaires. Mais nous sommes dans l'économie de marché maintenant.» H1: «On légalise le secteur privé. C'est bien! Mais que faut-il dire à propos des biens privés? En 1949, nous avons confisqué tous les biens privés. Si ces gens reviennent nous demander leurs biens, comment faire?» H4 (vieux communiste): «C'est facile. On ne les redonne pas. La protection des biens privés commence maintenant. Il n'y aura pas de rétroactivité.» H5 (directeur d'une usine de tabac): «Les amendements doivent être visionnaires. Tous ces changements donnent l'impression que nous manquons de prévoyance!»

Groupe de travail du Henan sur le rapport de la Cour suprê