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Libération

Irlande du Nord: la police au pilori. Le RUC soupçonné de collusion avec les tueurs de Rosemary Nelson.

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publié le 17 mars 1999 à 0h11

Londres, de notre correspondant.

La secrétaire à l'Irlande du Nord a juré hier que le meurtre, lundi, de l'avocate catholique Rosemary Nelson par un groupe protestant dissident, les Défenseurs de la Main Rouge, ne remettrait pas en cause le processus de paix. «Ceux qui ont tué Rosemary Nelson l'ont fait parce qu'ils pensaient détruire l'accord du Vendredi-Saint, mais ils ne réussiront pas», a assuré Mo Mowlan depuis Washington, où elle est venue célébrer la Saint-Patrick.

Sur place, le Royal Ulster Constabulery (RUC, police nord-irlandaise) a promis de mener une enquête au-dessus de tout soupçon sur le meurtre de l'avocate qui a choqué la communauté catholique. Rosemary Nelson a été tuée lundi dans l'explosion de sa voiture devant chez elle à Lurgan, petite ville au sud de Belfast. Avocate nationaliste, elle avait plusieurs fois dénoncé l'action de la police nord-irlandaise.

Hier, Ronnie Flanagan, le chef du RUC, une force hégémoniquement protestante, a décidé de faire appel à un policier de haut rang, étranger à la province, ainsi qu'au FBI, pour diriger l'enquête, afin de répondre aux rumeurs qui font état d'une possible collusion entre certains de ses subordonnés et les tueurs. Flanagan a démenti cette hypothèse, mais a reconnu que la présence du FBI ajouterait «une dimension internationale et une plus grande indépendance». Le groupe qui a revendiqué l'attentat n'était pas supposé avoir les capacités de mener une action aussi sophistiquée. Il aurait pu bénéficier de l'aide d