Menu
Libération

La fureur impuissante de Moscou en Tchétchénie. Un haut responsable russe a été enlevé le 5 mars à Grozny.

Article réservé aux abonnés
publié le 17 mars 1999 à 0h10

Moscou, de notre correspondante.

Deux ans et demi après la fin de la guerre, la Russie affiche son impuissance à régler la question tchétchène. Alors que la petite république caucasienne s'enfonce dans le chaos, Moscou profère de vaines menaces et lui refuse toujours l'indépendance sans proposer aucun compromis. Notre «tolérance a atteint ses limites», a averti le 7 mars le ministre de l'Intérieur Sergueï Stepachin. Il faut prendre «des mesures de force contre les bandits tchétchènes», et cette fois «ce ne seront pas des jeunes de 18 ans», allusion aux conscrits envoyés en Tchétchénie durant le conflit (1994-1996).

Stepachin réagissait à l'enlèvement, le 5 mars à Grozny, d'un haut responsable de son ministère. Le général Guennadi Shipgun s'apprêtait à regagner Moscou par avion. Quelques minutes avant le décollage, des hommes armés ont surgi dans la cabine et se sont emparés de lui avant de disparaître. Ce rapt est le défi le plus sérieux lancé à la Russie depuis la prise en otage, en mai 1998, du représentant personnel d'Eltsine en Tchétchénie qui sera libéré six mois après. Moscou, qui a ensuite obtenu l'élargissement du Français Cochetel, pensait en avoir fini avec les enlèvements, humiliation supplémentaire après sa déroute militaire.

La colère sans suite du ministre de l'Intérieur en dit long sur la fureur impuissante de Moscou. Deux jours plus tard, Stepachin a tempéré ses propos. En effet, Moscou n'a pas les moyens d'intervenir, sauf à risquer un nouveau désastre. «Les re