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Libération

Le «gouvernement de combat» de Kabila. Saolona, ex-homme de paille de Mobutu, promu ministre de l'Economie.

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publié le 17 mars 1999 à 0h10

Du temps de Mobutu, il était le «patron des patrons», la voix et

même le coryphée des hommes d'affaires zaïrois qui, à l'époque, travaillaient tous dans l'ombre du maréchal-président. Bemba Saolona, «PDG de sociétés» selon sa carte de visite, possédait alors une compagnie aérienne, des usines alimentaires, des fermes et de vastes plantatations de café à l'est du pays. Lorsque Mobutu a été mis en quarantaine par l'Occident, en 1991, menacé de voir saisir ses «biens mal acquis» à l'étranger, Bemba Saolona est devenu, aussi, «mandataire de l'Etat». Dès lors, plus que jamais, il servait d'homme de paille financier à Mobutu. Par exemple pour «actionner», en lieu et place du chef de l'Etat, le compte N° 573 353 117, libellé en dollars auprès de la Bank Austria, sise Vordere Zollamtsstrasse 13, à Vienne. Les «pleins pouvoirs» lui permettant de retirer des fonds publics détournés furent signés le 22 septembre 1994. Dimanche soir, le président Kabila, présenté comme «l'anté-Mobutu» lors de son entrée dans Kinshasa en mai 1997, a signé le décret de nomination de Saolona comme nouveau ministre de l'Economie de l'ex-Zaïre...

Cette promotion, intervenue à la faveur d'un remaniement gouvernemental qui a confirmé à leurs postes les barons du nouveau régime, n'est pas forcément choquante. Le chargé de communication de Kabila, Dominique Sakombi, est l'ancien chantre attitré de Mobutu, l'inventeur de «l'authenticité». Au sein du cabinet, Bemba Saolona siégera aux côtés de ministres recherchés