La condamnation de quatre dissidents cubains à des peines de prison
a suscité hier de nombreuses protestations. Le Canada, plus important partenaire commercial de l'île, va ainsi «revoir l'ensemble» de ses relations avec Cuba, a annoncé le Premier ministre Jean Chrétien. «C'est un regrettable message que les autorités cubaines envoient à leurs amis», indiquent les autorités canadiennes, très hostiles à l'embargo américain. En Espagne, le Premier ministre Jose Maria Aznar a averti que ce «recul regrettable» pourrait remettre en cause la visite du roi Juan Carlos à Cuba, prévue pour cette année.
La réaction française a été moins vive: le Quai d'Orsay s'est contenté de constater que ces condamnations «ne vont malheureusement pas dans le sens ["] des signes positifs enregistrés ces dernières années en faveur des libertés individuelles». Le président Bill Clinton s'est déclaré «profondément déçu» de la condamnation de ces «quatre courageux défenseurs des droits de l'homme».
Lundi, la télévision cubaine a annoncé la condamnation de quatre dissidents à des peines allant de trois ans et demi à cinq ans de prison pour «agissements contre la sécurité de l'Etat en relation avec un délit de sédition». Le procès de ces opposants, emprisonnés depuis juillet 1997, s'est déroulé à huis clos. Vladimiro Roca, 56 ans, fils de héros communiste, a écopé de la peine la plus lourde. L'universitaire Félix Bonne, 59 ans, et le juriste René Gomez Manzano, 55 ans, ont été condamnés à quatre ans, et l'éc