Jérusalem, intérim.
On promettait une nouvelle intifada juive et séfarade, cette fois le jour où Arieh Deri, le dirigeant du parti Shas, serait reconnu coupable de corruption. Le tribunal de Jérusalem était sous haute surveillance, et le quartier bouclé depuis le matin. Quelques centaines de fidèles seulement attendaient hier, dans le calme, écouteur à l'oreille, le verdict diffusé en direct à la radio. Obéissant aux consignes du parti, les mécontents sont restés chez eux. «L'accusé Arieh Deri a été reconnu coupable de corruption, de fraude et d'abus de confiance», a déclaré le président du tribunal. Il a été acquitté, en revanche, sur la falsification de documents. Les chefs d'accusation portent sur des actes commis entre 1985 et 1990, lorsque Deri était directeur général puis ministre de l'Intérieur.
Deri aurait touché près d'un million de francs, en échange de services rendus à des amis et associés endettés. «S'il a reçu des pots-de-vin, c'était pour donner l'argent aux pauvres», estime Sarah Bruchin, 57 ans, au chômage. «S'il a vraiment mis l'argent dans sa poche" je ne sais pas. C'est à Dieu de décider.» Les supporteurs du Shas (Gardiens séfarades de la Torah) ont peine à croire que l'homme qui a créé ex nihilo un large réseau d'écoles religieuses et d'institutions charitables et redonné leur fierté aux séfarades (juifs originaires du Maghreb et du Moyen-Orient) puisse être mauvais. «Deri dit qu'il n'a rien fait. On croit celui qui aide le peuple et pas ceux qui accu