Bruxelles (UE), de notre correspondant.
Moins de quarante-huit heures après la démission collective de la Commission européenne, le président du Parlement, le démocrate-chrétien espagnol José-Maria Gil-Robles, parle d'une incontestable victoire de la démocratie. Il dénonce fermement les dérives de l'exécutif communautaire, réclame le remplacement rapide de Jacques Santer, son président, et surtout demande que la réforme institutionnelle soit remise sur le métier dès le mois de juin prochain.
La démission de la Commission est-elle une victoire du Parlement européen?
Il s'agit surtout d'une victoire pour le citoyen qui gagne dans cette affaire un système communautaire plus démocratique. Désormais, le Parlement est au centre de la vie politique européenne avec le Conseil des ministres et la Commission. Un équilibre des institutions a été atteint. Mais il ne faut pas oublier que la Commission a agit avec courage en prenant ses responsabilités politiques. Les commissaires ont tiré la conséquence de faits dont ils ne sont pas toujours directement responsables mais qui se sont produits dans leur sphère de compétence.
On a l'impression que les cas de népotisme reprochés à Edith Cresson ont déclenché le processus qui a conduit à la démission de la Commission.
Vous connaissez cette vieille histoire: l'homme perd un clou de l'un des fers de son cheval, puis le fer, puis le cheval, puis la bataille. Il s'agit peut-être d'un petit incident au départ, mais, d'étape en étape, par dissimulations