«Le projet réformateur rouge-vert est mort. Avec le SPD, il n'y a plus, au mieux, qu'une somme d'intérêts communs»: le ministre de l'Environnement Jürgen Trittin, représentant de l'aile la plus à gauche du parti vert, a allumé hier un nouveau pétard à Bonn. De la démission d'Oskar Lafontaine, âme de la «gauche» du Parti social-démocrate (SPD), la plus ouverte à des projets de réforme écologique, Jürgen Trittin tire la conclusion que les Verts pourraient aussi bien s'allier désormais avec l'Union chrétienne-démocrate (CDU) qu'avec les sociaux-démocrates. Le seul obstacle pour le moment étant la campagne de la CDU contre la double nationalité.
En quelques petites phrases, livrées à l'hebodmadaire Stern à paraître ce jeudi, Jürgen Trittin a tenté là un coup à plusieurs bandes: éperonner le Parti social-démocrate pour qu'il ne renonce pas complètement à une politique de gauche; montrer que les Verts ne sont pas pieds et poings liés aux sociaux-démocrates et qu'ils pourraient aussi se chercher d'autres partenaires; secouer sa propre image «d'extrémiste», le plus à gauche de ce gouvernement, voire" préparer une sortie du gouvernement, si jamais le climat s'aggrave encore.
Juste après que le Chancelier Gerhard Schröder ait rappelé son gouvernement à se serrer les coudes, cette déclaration n'a toutefois guère été appréciée par les sociaux-démocrates. «La coalition rouge-verte n'a jamais été un mariage d'amour», a riposté le leader du groupe parlementaire, Peter Struck. La secrétaire g