Washington, de notre correspondant.
«Il existe un consensus sur le potentiel médical des cannabinoïdes.» Le rapport des experts de l'Institut de médecine de l'Académie nationale des sciences, présenté mercredi, a été salué comme une victoire par les avocats de la légalisation de la marijuana à usage médical. Ce rapport, commandité par le «tsar» de la guerre à la drogue, le général Barry McCaffrey, est la première étude scientifique sérieuse des vertus thérapeutiques du cannabis. Les cannabinoïdes (principes actifs du chanvre indien) ont, constate-t-il, un effet positif sur la douleur, les nausées, l'anorexie et la perte de poids dont sont affligées les victimes du sida et du cancer. Par contre, ils ne semblent avoir aucun effet sur les pertes de mémoire associées à la maladie d'Alzheimer, ni sur les pertes de vision induites par le glaucome. L'usage de marijuana, ajoute le rapport, n'entraîne aucune dépendance ni passage obligé à des drogues plus «dures». Fumer un joint n'en est pas moins nocif car sa fumée est plus toxique que celle du tabac et accroît les risques de cancer, de maladies pulmonaires et de complications lors des grossesses. Le rapport conseille de l'administrer par gélules ou timbres cutanés. Sept Etats américains ont déjà légalisé l'usage médical de la marijuana. Mais le général McCaffrey a répété qu'accepter la légalisation de la marijuana médicale serait faire le jeu de «gens qui ont des visées perverses» à savoir des partisans de la légalisation pure et