Bonn, de notre correspondante.
Ce mercredi 10 mars, Gerhard Schröder est plus glamour que jamais. Le chancelier s'est fait photographier par Peter Lindbergh en noir et blanc, jouant les beaux ténébreux, cigare à la main. Le séducteur s'étale sur dix pages papier glacé d'un nouveau magazine, Lifestyle. Schröder a consacré deux heures de son temps à faire le modèle, précise le magazine. En découvrant ces photos, Oskar Lafontaine a eu «une remontée de bile», ont rapporté ses collaborateurs, ajoutant leur commentaire personnel: «Avec 4 millions de chômeurs, Schröder devrait avoir honte!»
Les hebdomadaires livrés à Bonn ce mercredi et ce jeudi n'ont pas fini de retourner l'estomac du ministre des Finances. «Oskar Lafontaine attise la crise», annonce en une Die Woche, l'accusant d'être responsable de la faiblesse de l'euro par ses attaques répétées contre les banques centrales. Un portrait d'une page, titré «L'homme qui fait peur», explique qu'il a perdu le contrôle non seulement des finances allemandes mais aussi du Parti social-démocrate. L'hebdo économique Wirtschaftswoche consacre trois pages au «problème Lafontaine». Le contraste entre Schröder la star et Oskar le mal-aimé, accusé de tous les maux de l'Allemagne, n'a jamais encore été si criant.
«Coups d'épingle». «Pour quelqu'un comme Oskar, qui a une haute opinion de sa propre valeur, ce traitement médiatique était insupportable, rapporte un témoin qui l'a longuement vu ce jour-là. Ce n'est certes pas la seule raison, mais c'