Plateau de la Drenica envoyé spécial
Les premières salves d'artillerie ont donné le signal de l'exode. En quelques heures, la Drenica, berceau de la rébellion albanaise au Kosovo, s'est couverte de colonnes de réfugiés, longues processions de villageois hagards fuyant par milliers l'imminence des combats. Un flux alimenté, durant tout le week-end, par les rumeurs de massacres et l'avance des troupes serbes sur la route en asphalte reliant Glogovac à Serbica. Ou, pour les Albanais, Gllogovc à Skenderaj. Cet axe paraît revêtir une certaine importance stratégique, qui coupe au centre du bastion principal de l'Armée de libération du Kosovo (UCK). Son contrôle permettrait aux troupes fédérales d'isoler les poches de résistance des montagnes de Cicavica, à l'est, tout en s'ouvrant, à l'ouest, plusieurs accès au quartier général des indépendantistes, à Likovac. Perspectives d'évidence assez alléchantes pour que Belgrade s'engage dans une opération militaire d'ampleur. Malgré la menace pendante de frappes aériennes occidentales.
Blindés serbes. Sitôt connue la décision de l'Organisation pour la coopération et la sécurité en Europe (OSCE) de retirer du Kosovo sa «mission de vérification», le haut commandement yougoslave a entrepris de déployer toutes les unités encore stationnées dans leurs casernes après l'accord de cessez-le-feu signé en octobre 1998. Une trêve, il est vrai, «de moins en moins respectée par les deux camps au cours des trois dernières semaines», regrettait l'ambassade