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Libération

L'ultime avertissement des Etats-Unis à Milosevic. Holbrooke est aujourd'hui à Belgrade pour raviver la menace de frappes.

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publié le 22 mars 1999 à 0h14

Washington, de notre correspondant

Richard Holbrooke sera aujourd'hui de retour à Belgrade. L'émissaire américain y remettra au président serbe, Slobodan Milosevic, un ultimatum le sommant d'accepter le plan de paix occidental pour le Kosovo, sous peine de frappes aériennes de l'Otan, a annoncé dimanche matin la secrétaire d'Etat Madeleine Albright. Holbrooke, artisan des accords de Dayton sur la Bosnie, avait arraché à Milosevic une promesse de retrait des troupes serbes du Kosovo en octobre. Cette promesse avait enrayé les frappes dont l'Otan le menaçait déjà. Le dirigeant serbe l'avait immédiatement violée. «Le choix de Milosevic est très clair: il met fin à son agression contre les Albanais du Kosovo et accepte l'accord intérimaire de déploiement d'une force de l'Otan. Ou il devra assumer l'entière responsabilité des conséquences d'une action militaire de l'Otan (contre les forces serbes, ndlr)», a affirmé Albright. «La ligne rouge a d'ores et déjà été franchie (par la Serbie ndlr)», avait affirmé Bill Clinton dès vendredi après-midi, lors de sa première conférence de presse depuis plus d'un an, dominée par le Kosovo. Clinton s'est employé, depuis lors, à convaincre l'opinion et le Congrès (dominé par ses adversaires républicains) de la nécessité de frappes aériennes contre l'armée serbe. Cette nécessité est contestée par un nombre croissant d'hommes politiques et d'analystes. «Ce conflit n'a pas de frontières naturelles, avait expliqué Clinton vendredi. L'intérêt nation