Pristina, envoyé spécial.
Un signe ne trompe pas. A quelque prix que ce soit, plus un seul véhicule tout-terrain ne se trouve à louer à Pristina. Et les grosses berlines allemandes ont pratiquement disparu des rues du centre-ville où il était de bon ton d'afficher son opulence. Au cours des dernières 48 heures, la bourgeoisie kosovare s'est ruée sur la route du Sud, dans ses voitures de luxe, pour d'impromptues vacances pascales. Les familles albanaises les mieux dotées ont opté pour Skopje et la Macédoine. Le choix des foyers serbes aisés se porte plutôt sur la Grèce et Thessalonique. Mais l'élan des nantis aura été unanime, sans considérations religieuse ou ethnique. La menace des frappes aériennes pour les uns, la crainte de représailles sanglantes pour les autres, ont eu raison des postures héroïques.
Villégiature. Nombre d'étudiants ont également pris la poudre d'escampette après le départ des observateurs internationaux, ce week-end. L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) en employait 1650 à diverses tâches de traduction ou d'assistanat. Le pécule amassé en devises au cours de ces derniers six mois aura permis à ces jeunes bilingues d'aller se mettre au vert à Belgrade, la capitale yougoslave étant réputée plus sûre pour les deux communautés. Dran, à 19 ans, s'est constitué une jolie pelote en marks, en conduisant pendant un an les journalistes dans les maquis indépendantistes. Ses convictions affichées ne l'ont toutefois pas amené à rejoind