Menu
Libération

Forte abstention au référendum zapatiste. Le vote sur les Indiens mexicains traduit l'indifférence à l'égard du Chiapas.

Article réservé aux abonnés
publié le 23 mars 1999 à 0h15

Miami, de notre correspondant régional.

Total succès pour les uns, nouvelle démonstration d'impuissance pour les autres. Le référendum organisé dimanche au Mexique pour populariser la lutte des zapatistes en faveur des indigènes du Chiapas ne modifiera pas sensiblement la partie de bras de fer engagée depuis des années entre le président Zédillo et Rafael Guillen, alias le «sous-commandant Marcos». Ricanements. Pour la petite histoire, le oui l'a emporté avec plus de 97% des suffrages exprimés. On se demande en l'occurrence qui a bien pu répondre non aux quatre questions soumises aux électeurs, comme celle par exemple préconisant de «parvenir à une paix véritable par la voie du dialogue». Les porte-parole du gouvernement avaient ricané en relevant que cela revenait à demander: «Voulez-vous être riche ou pauvre? Triste ou heureux?» Les mêmes interpréteront évidemment comme un camouflet aux zapatistes une participation estimée, à partir de projections généreuses, à 2,5 millions d'électeurs, pour un pays de 100 millions d'âmes (étaient invités à s'exprimer tous les Mexicains âgés d'au moins 12 ans). Les lieutenants de Marcos, au contraire, font mine de jubiler. Le simple fait que la consultation se soit effectivement déroulée constitue un indéniable succès: cinq ans après le déclenchement de son insurrection, l'EZLN (Armée zapatiste de libération nationale) a su se doter d'un appareil militant efficace, avec de nombreux relais politiques et médiatiques. Une semaine avant le sc