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Libération

L'ONU se profile bas sur les droits de l'homme. Les espoirs placés en la 55e Commission risquent d'être déçus.

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publié le 23 mars 1999 à 0h15

Genève, de notre correspondant.

Il y a des symboles encombrants: c'est dans des Nations unies transformées en camp retranché, protégées par des barbelés et des soldats suisses en tenue d'assaut, mitraillette au poing, que s'ouvre aujourd'hui la 55e Commission des droits de l'homme. La peur d'un coup d'éclat des militants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a justifié ces précautions sans précédent. Au risque de couper encore davantage des sociétés civiles ce forum unique en son genre dont l'ambition est d'être «la conscience» de la communauté internationale.

Dépit. Droit au développement, lutte contre le racisme, droits de la femme, droits des minorités" le calendrier de la Commission est toujours aussi chargé. Mais les espoirs placés dans la nomination de la haut-commissaire aux droits de l'homme, l'ex-présidente irlandaise Mary Robinson, qui avait promis d'être «la voix des sans voix», se sont éteints. C'est désormais une atmosphère de dépit qui flotte devant une ONU mal en point. Les Occidentaux, traditionnels moteurs de la Commission, rechignent de plus en plus à clouer au pilori les Etats qui bafouent les droits de l'homme. Cas emblématique: la Chine. En dépit d'une vague d'arrestations de dissidents sans précédent depuis dix ans, les Européens viennent de renoncer à tout projet de résolution condamnant les violations des droits de l'homme, jugeant que le dialogue avec Pékin porte «ses premiers fruits». Coïncidence troublante, le président chinois, Jang Zemin, vi